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La voiture électrique d’occasion : un tournant avec le plan de relance automobile ?

Pour sauver la filière automobile, un plan gouvernemental attendu

 

Le secteur automobile compte parmi les plus touchés par la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. En effet, les mesures de confinement de la population et la fermeture des points de vente ont provoqué la chute des ventes et, par conséquent, un ralentissement de l’activité. Pour répondre à la crise, Emmanuel Macron était en déplacement, le 26 mai, sur le site d’une usine de l’équipementier Valeo à Étaples, dans le Pas-de-Calais. Le Chef de l’État y a énoncé les lignes directrices du plan de relance conçu par le Gouvernement, destiné à réduire les impacts de la crise sur une filière déjà affaiblie. Le plan valorise, entre autres, la voiture électrique d’occasion, qui devrait constituer un nouveau modèle d’accès à la mobilité dans les prochaines années. 

Le même jour, une réunion exceptionnelle avait lieu à l’Élysée, à l’occasion de laquelle Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, a donné le ton : “Il faut que l’on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique et pour encourager les Français à acheter des véhicules qui sont encore aujourd’hui trop chers pour eux.”. 

 

 

Face à la crise, de nouvelles incitations pour l’achat de voitures électriques et hybrides rechargeables

 

Au total, le Gouvernement a annoncé l’injection de 8 milliards d’euros pour le secteur. Les mesures se concentrent sur l’augmentation des incitations financières à l’achat de véhicules dits plus “propres”. Pour commencer, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable de moins de 45 000 €, est poussé de 6 000 € à 7 000 €. Le coup de pouce bénéficie aussi aux professionnels et aux collectivités locales, dont le bonus s’élève désormais à 5 000 €, contre 3 000 € précédemment. 

En outre, le plan de relance comprend une prime à la conversion supplémentaire en cas de remplacement d’un ancien véhicule thermique par un véhicule électrique, d’occasion y compris. Ce bonus exceptionnel, effectif depuis le 1er juin, s’élève à 3 000 €, 5 000 € s’il est appliqué sur un véhicule électrique. Le dispositif concerne les 200 000 premiers achats à compter de sa mise en place. Le montant de cette prime à la conversion est fonction du “revenu fiscal de référence” divisé par le “nombre de part du foyer fiscal” en question. Ainsi, pour en bénéficier, il faut désormais disposer d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 18 000 € nets, supérieurs aux 13 489 € appliqués auparavant.

La relance semble donc faire la part belle à l’achat d’occasion, et à juste titre. En 2019, les Français ont acheté 2,6 voitures d’occasion pour chaque voiture neuve vendue. De surcroît, au cours des mois de janvier et février 2020, le marché de l’occasion progressait de 10,5 % par rapport à janvier 2019, tandis que le marché du neuf en perdait 7,9 entre les deux mêmes périodes. D’ailleurs, comme l’écrit le Journal de l’Automobile, les ventes de véhicules d’occasion se poursuivent en dépit des circonstances exceptionnelles liées à la crise sanitaire, avec une hausse constatée de 5 % après la première semaine de reprise suite au déconfinement du 11 mai. 

 

 

Pour les années à venir, un nouvel équilibre mobilité qui fait la part belle à la voiture électrique d’occasion

 

À l’annonce du plan de relance du secteur automobile : certaines tendances se dégagent. La première concerne la relocalisation des activités de production. En effet, si le Gouvernement s’engage à hauteur de 8 milliards d’euros, c’est en contrepartie d’un effort de relocalisation de la part des bénéficiaires. Le groupe PSA, par exemple, doit s’engager à augmenter sa production française de voitures électriques ou hybrides rechargeables dans les années à venir. Par ailleurs, il est attendu du groupe Renault qu’il triple sa production de véhicules électriques d’ici 2022, et la quadruple même d’ici 2024, de quoi impulser un nouveau tournant dans le développement de l’électromobilité

Aussi le Gouvernement tient-il pour objectif d’électriser davantage le parc automobile français. Pour cela, il s’agit d’en faciliter l’usage quotidien, et cela commence par la question de la recharge, qui peut susciter quelques inquiétudes chez les utilisateurs. C’est pourquoi 100 000 bornes de recharge supplémentaires seront déployées sur le réseau routier d’ici un an, alors que cette mesure était prévue pour une échéance de deux ans. 

Cette batterie de mesures semblent accentuer le tournant pris par le secteur automobile auquel on rappelle, à nouveau et plus fort encore, son rôle central dans la transition zéro carbone. En particulier, la priorité revient à identifier des formes de mobilité à faible impact sur la qualité de l’air, dont la médiocrité est d’ailleurs pointée du doigt comme condition favorable aux infections pulmonaires.

Si Emmanuel Macron entend faire de la France “le premier producteur d’automobiles électriques en Europe.” avec, pour objectif, « 1 million par an sur 5 ans de véhicules électriques, hybrides et hybrides rechargeables, alors il faudra aussi compter sur l’occasion. Alors que le prix des voitures électriques neuves reste élevé, l’occasion permet de bénéficier d’un coût moindre à l’achat, tout en prolongeant la durée de vie du véhicule. À noter également que le marché de l’électrique d’occasion apparaît de plus en plus transparent, notamment grâce à des certifications concernant l’état du véhicule. Par exemple, le certificat La Belle Batterie permet d’obtenir des informations claires, fiables et indépendantes concernant le State of Health (SOH) de la batterie de la voiture électrique d’occasion, de quoi rassurer les potentiels acheteurs.